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Analyse tactique Dortmund-PSG: l’arrivée de Haaland a changé la donne

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Crédits: Ungry Young Man

C’est un adversaire qui a beaucoup évolué que s’apprête à affronter le PSG en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Le Borussia Dortmund réalise depuis le début de saison une mue importante et le mercato d’hiver a apporté d’autres garanties à une équipe qui devrait poser bien des problèmes au club de la capitale française. Outre l’arrivée d’Emre Can dans le secteur défensif, les dirigeants du BVB ont signé selon certains médias « le coup de l’hiver » en enrôlant le prodige Erling Haaland en attaque. Cette arrivée offre de nouvelles perspectives à un secteur offensif déjà bien fourni du club allemand. Paris devra se méfier. Analyse.

Il est toujours difficile de réellement analyser à l’avance ce que pourrait donner sur le terrain un huitièmes de finale de Ligue des champions. Les tendances sont parfois de mauvais conseils et les augures trompeuses. Néanmoins, sur le plan purement sportif, un tel match nécessite toujours une approche complète et exhaustive des forces en présence chez l’adversaire. À ce petit jeu là, le staff de Dortmund doit avoir bien des maux de tête en regardant la forme actuelle du quatuor offensif parisien et surtout de son génie Neymar Jr. Malgré tout, le staff parisien doit lui aussi psychoter en analysant la force de l’armada offensive du BVB, l’une des plus redoutables d’Allemagne voire même d’Europe.

Et les choses ne sont pas arrangés avec l’hiver et sa fenêtre de transferts. Si le club parisien est resté bien calme – aucun besoin particulier ne justifiait d’ailleurs de sortir le chéquier -, le BVB a été l’un des grands animateurs de ce mercato. Emre Can est arrivé de la Juventus pour se relancer en vue de l’Euro 2020 (sa place dans l’équipe d’Allemagne n’est pas encore garantie), mais surtout, Erling Haaland a déposé ses valises dans la Ruhr. Si un joueur ne peut changer la face d’un huitième de finale de Ligue des champions à lui seul, il peut par contre modifier la façon de jouer de son équipe.

 

Faire face à une équipe homogène portée vers l’avant

Le Borussia Dortmund de Lucien Favre est une équipe portée vers l’avant. À l’image de Thomas Tuchel au PSG, le tacticien suisse jouit de pléthore de solutions en attaque et aligne très régulièrement plus de trois joueurs à vocation offensive dans son onze de départ. Ainsi, le BVB pourrait-il aligner Marco Reus, Jadon Sanche, Julian Brandt et Erling Haaland dans le même onze face au PSG. Néanmoins, si cette abondance de bien peut parfois nuire, la diversité des profils dont dispose le BVB est impressionnante et l’arrivée de Haaland n’a fait que renforcer ce constat.

Il manquait un véritable numéro 9 à Lucien Favre. Ce joueur capable de prendre la profondeur, de servir de pivot dans la construction, de tenir le ballon devant mais encore de traîner tel un renard des surfaces prêt à saisir la moindre occasion. Erling Haaland est à peu près tout ça. Son entrée en jeu sur la pelouse d’Augsbourg le 18 janvier dernier l’a parfaitement illustrée. Le Borussia Dortmund était alors mené 3-1. Entrée en cours de jeu, Haaland avait inscrit un triplé démontrant l’étendu de son potentiel et de ses qualités, en dévorant l’espace dans le dos des défenseurs adverses et en se montrant intraitable face au but. Auteur de 24 buts en 20 matches disputés avec Salzbourg avant son transfert en Allemagne, le Norvégien sait que sa carrière peut prendre un nouveau tournant face au PSG s’il parvient à confirmer les huit buts qu’il a inscrit avec le club autrichien en phase de poules de la Ligue des Champions cette saison. Malgré tout, si l’armada offensive du BVB peut faire peur, le PSG dispose de toutes les qualités requises pour contrer son adversaire.

 

Quel plan de jeu pour Thomas Tuchel ?

Reste à savoir quel plan de jeu Thomas Tuchel privilégiera contre son ancien club. Après le match nul concédé contre Monaco au Parc des Princes (3-3), beaucoup d’observateurs pensaient que la perspective d’aligner les « Quatre Fantastiques » (Icardi – Mbappé – Neymar – Di Maria) en attaque reviendrait à se tirer une balle dans le pied d’un point de vue défensif. Cependant, l’enchaînement des matchs et la rigueur de Tuchel ont depuis inversé cette impression, les offensifs parisiens, à l’image d’un Neymar transfiguré, ne rechignant désormais plus aux efforts de repli.

Malgré tout, le PSG ne croise que trop rarement des équipes d’un standing offensif comparable à celui de Dortmund. Le 11 février prochain, c’est entre deux philosophies, voire deux convictions que Thomas Tuchel va devoir trancher. Les blessures (la participation de Marquinhos est encore incertaine) pourraient bien sûr tout changer, mais en l’état des choses le technicien parisien a deux options, déjà éprouvée cette saison: privilégier le 4-4-2 offensif pour essayer de faire un maximum de dégâts offensivement chez son adversaire avec probablement moins de garanties défensives, ou alors revenir au 4-3-3 du début de saison, qui offre plus de garanties défensives au milieu de terrain mais contraindrait Tuchel à laisser un de ses « Quatre Fantastiques » sur le banc (probablement Icardi).

Le 4-4-2 offensif est le système qui offre le plus de garanties offensives. Défensivement, son équilibre reste déterminé par les efforts de repli réalisés par Neymar Jr et Di Maria notamment. Ce système est actuellement utilisé et monte peu à peu en puissance.

 

Le 4-3-3 est le système qui offrira le meilleur équilibre entre défense et attaque au PSG. Très efficace contre le Real Madrid au Parc des Princes en septembre (3-0), ce système n’a cependant pas survécu à l’hiver. L’expression des trois offensifs, et notamment de Kylian Mbappé, y est plus limitée. A noter que ce système reste conditionné à l’état de forme de Marquinhos, actuellement incertain pour le match aller.

Le choix n’est pas aisé, les deux systèmes (voir ci contre) offrant leurs garanties mais comportant également leurs manques. Si le 4-4-2 offensif a montré ses limites en Ligue 1 contre Monaco le temps d’un match, le 4-3-3 était arrivé en bout de course à la fin de l’automne et la première période sur la pelouse du Real Madrid en Ligue des Champions (2-2) l’avait fait voler en éclats. L’arrivée d’Haaland et son état de forme actuel (déjà 7 buts en 3 matches de Bundesliga !) va-t-elle contraindre Tuchel à changer de paradigme (ce dernier privilégierait le 4-4-2 pour le moment) ? Il est bien difficile de s’avancer. Dans tous les cas, cette arrivée va contraindre Thiago Silva et ses compères de la défense à adopter une autre approche, le danger pouvant maintenant venir de partout, des côtés comme de l’axe.